Si vous suivez une formation d'écriture ou un formation d'écrivain, vous êtes tous concernés par certes demande. Sachez que toute personne qui écrit, réécrit ses textes, quel que soit son niveau ou un expérience...
Pourquoi avons-nous tous besoin de réécrire nos textes ?
Ecrire est un acte complexe qui demande beaucoup d’énergie. Il est donc difficile de réussir du premier coup à rédiger le texte souhaité sauf s’il est court et développé à partir d’un plan préétabli.
Depuis 30 ans, nous formons des écrivains et nous avons observé que tous les auteurs arrivant en formation écrivent au fil de la plume. Ils associent leurs idées les unes aux autres et cumulent les phrases qu’ils nomment ensuite « texte » « nouvelle », « roman », …
Si cette manière de procéder leur fournit des idées, ce processus risque d’être infini et l’auteur ne parvient plus à contrôler ses développements. Il s’égare, sans parvenir à terminer. D’autres se cantonnent à épuiser cette technique et décident, au moment où ils en ont assez, que le résultat est acceptable. Certes, le texte est amélioré mais dans quelle proportion ?
La structure ne se glisse pas naturellement dans un texte. Il faudrait penser comme un livre et peu de personnes atteignent cette force et cette clarté de réflexion… A moins d’avoir exercé le métier d’écrivain tous les jours de sa vie pendant au moins dix ans, et lire sans compter…
La structure est ce que l’on appelle généralement un plan. Plus encore, en littérature il s’agit d’un processus dynamique qui pose une intrigue, l’interaction de personnages dans un assemblage stimulant l’intérêt du lecteur à toutes les pages.
Si vous n’avez jamais pris de cours, alors dites-vous bien que ne pourrez pas évaluer les techniques utilisées ou celles qui vous manquent. Il faudra vous former pour ensuite les identifier dans un texte d’auteur, les « reconnaître ».
Méfiez-vous aussi de vos certitudes et de l’apparente facilité des procédés. Dans une formation d’écriture nous revisitons des techniques d’écriture déjà vu à l’école mais à un autre niveau en adoptant une autre identité : cette d’un auteur et d’un créateur. C’est pourquoi vous devrez acquérir toutes les techniques de l’écriture narrative ou littéraire : les descriptions, les portraits, les dialogues, les monologues, le choix du narrateur et l’articulation de ces modes d’expression pour faire progresser votre lecteur dans le déroulement de votre histoire.
Il existe des codes, des règles en la matière qui ne s’improvisent pas et qui ne sont pas enseignées ni à l’école, ni à l’université.
Qu’est-ce que la réécriture ?
La réécriture est un domaine de l’écriture peu connu. Dans nos modes de vie pressée, nous avons un peu tous tendance à brûler les étapes et à parvenir au résultat de la manière la plus rapide et la plus agréable qui soit. Pas étonnant qu’elle soit occultée.
Comme son nom l’indique, la réécriture consiste à écrire à nouveau son texte. Vous avez sans doute fait cette expérience de ne pas trouver tout de suite les bons mots, le ton pour en parler, de ne pas avoir une vision claire d’une situation, d’être incapable de trouver une expression incisive, regarder une histoire sous un autre angle, adopter le bon raisonnement… Et de vous-même, vous avez ressenti le besoin de reprendre votre texte.
Force est de constater que l’on ne pense pas de manière ordonnée, pertinente, et exhaustive tout de suite. La réflexion est lente : elle a besoin de temps pour se structurer, s’affiner, se préciser, progresser avant de s’exprimer pleinement. Et parvenu à ce travail de clarification, on se rend compte que l’on n’a fait que la moitié du chemin ! Nous n’avons sans doute pas assez pensé aux destinataires de notre texte.
Bien écrire ne se limite pas à exprimer sa pensée par écrit de manière claire et intelligible. L’écrivain s’évertue à frapper les esprits, à rendre ses personnages vivants, à créer des émotions inoubliables, à transmettre ses idées avec élégance ou au contraire à bousculer ses semblables pour réveiller les consciences. Tout cela mobilise l’auteur vers ce qui sera sa véritable écriture.
Cultivez votre esprit critique et mesurez la portée de vos textes
Combien de fois à L’esprit livre avons- nous connus des auteurs en formation malhabiles pour développer leurs idées. Ils ne voient même pas les trouvailles dans leur texte. Il faut que nous mettions le doigt dessus et que nous leurs suggérions des pistes de développement et comment ils pourraient se démarquer de ce qu’il existe déjà dans les livres édités. Avec un peu de réflexion supplémentaire, quelques encouragements, nous voyons ces auteurs mûrir leurs pensées et trouver enfin les mots pour exprimer les idées qui les animent.
Lors de cet accompagnement, il est nécessaire d’aller au-delà de l’écriture d’expression – déjà complexe – à la transformation du contenu en un objet transmissible et littéraire. D’imaginer de concert avec eux comment ils pourraient élaborer ces plaisirs de lecture. Le rôle du tiers témoin, d’un lecteur professionnel, ou de bêta-lecteurs (amateurs passionnés), est déterminant pour aider l’auteur à voir son texte tel qui est.
En évacuant cette étape de l’analyse critique, ils refusent toute possibilité de progression. Parfois ce sont les notions simples, apprises il y a longtemps qui se trouvent remises en cause. Croire savoir est sans doute le pire ennemi de celui qui se lance dans l’écriture.
Un exemple simple : la notion du sujet apparaît acquise mais les débutants ignorent comment en délimiter les contours. Ils pensent posséder leur sujet et écrivent de manière débridée sur un thème. Bondir d’une idée à l’autre et aligner les lignes ne signifie pas « écrire » pour un écrivain. Le résultat est un texte décousu. Vouloir s’exprimer et communiquer avec ses contemporains est un élan louable. Encore faut-il avoir quelque chose à dire et le transmettre de manière plaisante, attractive, efficace…
Ce n’est que dans la confrontation que vous prendrez la mesure de l’efficacité de votre texte. L’esprit critique se construit en multipliant ces expériences et en les rapprochant de vos cours, de ce que vous avez compris, assimilez des différentes techniques utilisées.
Savoir se lire, voir le texte réellement produit est une compétence essentielle. Nous sommes toujours sous l’emprise affective de nos créations. Il faut apprendre à se détacher, à se libérer de ce que ce texte a produit en nous, de ce qu’il a réveillé dans notre esprit pour le regarder enfin avec plus de subjectivité. Ce n’est qu’à partir de ce moment que nous pouvons l’analyser et l’améliorer efficacement.
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